Alors que la reconnaissance est la mémoire du coeur, la culture d’hommage est une pratique qui se raréfie de plus en plus en Haïti. Généralement, le témoignage des actes positifs se fait de manière posthume. Cette approche coutumière n’est pas sans incidence sur la motivation de bon nombre de professionnels et fonctionnaires qui font de grands sacrifices aux fins de répondre convenablement à leur tâche ou fonction. Car, féliciter, c’est reconnaitre des bienfaits, ce qui a pour corollaire de susciter davantage d’efforts et de performance.
Il n’est étonnant pour personne, en Haïti, que la performance des fonctionnaires publics sont globalement décriée. Utopie ou réalité, cette perception touche tous les domaines de l’administration publique, notamment le domaine judiciaire.
En effet, la justice haïtienne est dysfonctionnelle, il y a de cela quatre ans. Cette situation est due soit aux épisodes de confinement sociopolitique « peyi lock », aux opérations « bwa kale » d’une part, soit aux grèves répétées des greffiers des magistrats assis et debout, d’autre part.
Si d’une manière générale, l’appareil judiciaire haïtien est ponctué par des arrêts récurrents de travail, à la juridiction du Cap-Haitien, il y a une particularité. Car, aux problèmes susmentionnés s’ajoute la dissension entre le Barreau et un Doyen contesté nommé par le CSPJ. Ce qui a de sévères conséquences sur les justiciables en général, les détenus qui attendent que la justice décide sur leurs sorts en particulier, et enfin les professionnels du droit, auxiliaires de la justice, qui dépendent majoritairement du bon fonctionnement de la justice.
En effet, le dénouement de cette crise opposant le Barreau et le Doyen contesté nommé par le CSPJ apporte à la tête du Décanat de la Juridiction du Cap-Haitien Me Joseph Alfred MANIGAT. Depuis son transfert suivi de sa prestation de serment en novembre 2021, celui-ci s’est fait marquer par sa productivité et sa présence quasi permanente à son bureau. Il distribue, entre autres des dossiers, concilie les familles en lambeau, rend les diverses ordonnances.
Dans les audiences des référés, il est toujours présent. En tant que juge des libertés, Doyen MANIGAT permet à tous les détenus qui se sentent en détentions illégales, abusives et arbitraires, d’assigner le Commissaire du Gouvernement ou par simple mémoire, voir la justice statuer sur la légalité de leur arrestation ou détention. Et, dans les cas réels d’arrestations et de détentions illégales, Doyen MANIGAT ne tolère jamais les agissements gauches des Officiers de Policiers Judiciaires (juge de paix, Commissaire du Gouvernement et Juge d’Instruction) qui ne respectent pas les délais de procédure dans le traitement des dossiers dont ils sont saisis. Donc, il est quasiment incontestable de dire que Doyen MANIGAT, une fois saisi d’un dossier d’arrestation ou de détention illégale et arbitraire, applique les dispositions constitutionnelles et la loi en la matière, et par conséquent le détenu recouvre sa liberté peu importe le réquisitoire défavorable et controversé du Ministère public. Donc, Il prend des décisions légales et courageuses.
Tous ces faits susmentionnés font de Me Alfred Joseph MANIGAT, l’un des Doyens le plus productif que la juridiction du Cap-Haïtien connaisse.
Il est donc souhaitable que le Doyen MANIGAT maintienne ce rythme de travail professionnel apprécié et appréciable tant pour le présent que pour l’avenir, en restant courtois à l’égard de tous, en appliquant scrupuleusement la loi, pour le bien de la justice et des justiciables. Ainsi, la juridiction du Cap-Haïtien se souviendra longtemps et pour toujours le passage de cet homme, à la tête de son Décanat.