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Haïti : Des esclaves de champ et à talents défendent le système d’inégalités

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Euh oui, les lèches-bottes sont de retour en Haïti. Depuis la traite négrière, l’adage “se depi nan ginen nèg ap trayi tinèg” poursuit son chemin comme à l’accoutumée. Il y a eu toujours des frères qui ne comprenaient pas que tous les noirs font parti de la même ethnie que ce soit en Haïti, en Afrique et aux Amériques. Si depuis plus de trente (30) ans, Haïti devient un pays uniquement à potentiel politique où tout le monde essaie de vivre de la politique déloyale et de la corruption, il est un fait, depuis la dilapidation des fonds de CIRH et Petro-Caribe, que la population haïtienne rentre dans une dynamique de catégorisation des citoyens sans scrupules et ni patriotisme envers Haïti en esclaves de champ et en esclaves à talents. Naturellement, on définit un esclave comme une personne de condition non libre qui est sous la dépendance absolue et de la toute puissance d’un maître et qui peut être achetée ou vendue sans son consentement. C’était la situation de nos ancêtres et grands parents, ils étaient tous des esclaves jusqu’à ce qu’ils ont freiné avec bravoure et héroïsme ce système d’exploitation arbitraire. De nos jours, les esclaves de champ et à talents travaillent pour maintenir le système d’inégalités socioéconomiques et politique en Haïti. Pourquoi ? À cause de privilèges et biens reçus par le système corrompu et d’exploitation de la masse (classe majoritaire), les esclaves de champ et les esclaves à talents défendent leur néo-colons (oligarques corrompus) au périple de leur vie. Cette nouvelle forme d’esclaves préfèrent que tous les haïtiens vivent dans l’insécurité et dans l’extrême pauvreté (moins de 2 dollars américains ou 234 Gourdes par jour) moyennant eux qu’ils aient la crasse nécessaire pour mieux vivre en Haïti ou dans un pays développé ou en développement. Mais où est la culture du bien commun et du collectivisme dans cette approche des esclaves de champ et à talents ? Aucune culture du bien commun en faveur de la majorité ! Ils défendent seulement les intérêts de leurs maîtres sans penser à leur appartenance prolétaire. Ces néo-esclaves font semblant de parler en faveur d’Haïti mais connaissent très bien qu’ils travaillent contre Haïti. Comment les esclaves de champ et les esclaves à talents défendent ils le système d’exploitation ?

Haïti est connue comme la première république noire indépendante des temps modernes et le deuxième pays indépendant des Amériques après les États-Unis sans énumérer sa contribution dans la libération des pays de l’Amérique latine, de la Grèce, de l’Israël, des États-Unis d’Amérique, etc. Par ailleurs, il y a plus de 200 ans que le développement d’Haïti est freiné à cause de nombreux facteurs, dont la mauvaise gouvernance, la corruption systémique, le manque de patriotisme, la lutte entre classe sociale, les crises chroniques d’instabilité politique, etc. Revenons à la question de départ, comment les esclaves de champ et les esclaves à talents défendent ils le système d’exploitation ? Les esclaves de champ et les esclaves à talents défendent le système d’exploitation en relatant le mauvais côté de l’adversaire tout en couvrant les abus et atrocités de leurs maîtres. Ils collaborent dans le secteur des affaires avec les oligarques corrompus sous couverture. Ils vont jusqu’à faire porter à la masse populaire tous les fardeaux du pays comme si c’était la masse qui gouvernait le pays. Les esclaves de champ et à talents conseillent souvent le peuple à se résigner pour ne pas perdre le peu d’emplois créés par les oligarques corrompus d’Haïti.

À l’échelle politique et électorale, les esclaves de champ et à talents essaient toujours d’influencer la masse populaire à faire le mauvais choix. Pour ce faire, ils détruisent d’abord le caractère des principaux concurrents de leurs maîtres. Parfois, ils dictent au peuple de choisir des gens apparemment bien formés qui travaillent pour les oligarques corrompus et mensongèrement pour le peuple. Quand la situation leur arrange, ils demandent au peuple de ne pas voter pour les gens formés sous prétexte qu’ils ont échoué.

De nos jours, Haïti ne fait pas face à un génocide comme le Rwanda mais fait face à un néo-génocide qui réduit l’espérance de vie des haïtiens et qui les oblige soit à survivre dans l’extrême pauvreté, soit à quitter le pays en quête de meilleures conditions de vie aux États-Unis, au Chili, au Brésil, au Canada, en France, en République dominicaine, etc. Ainsi, après le cinquième assassinat d’un président d’Haïti, dont de Jean-Jacques Dessalines (Grande Rivière du Nord), Sylvain Salnave (Cap-Haïtien), Michel Cincinnatus Leconte (Saint Michel de l’Attalaye), Vilbrun Guillaume Sam (Ouanaminthe), Haïti est siégée dans un cycle infernal d’insécurité, de mauvaise gouvernance et d’extrême pauvreté. Malgré cet état de fait, le secteur privé des affaires, les leaders et partis politiques d’Haïti en guise de donner le ton ne fait que lutter pour la prise clandestine du pouvoir au détriment du peuple haïtien. Delà, les plus capables essaient de procéder à des élections au second degré alors que d’autres demandent l’organisation des élections démocratiques et participatives dans le pays. Face à ce constat, les esclaves de champ et à talents préfèrent les élections lors que leurs maîtres ont de candidats populaires. Une fois que les maîtres des esclaves de champ et à talents n’ont pas de candidats compétitifs, ils sont :

  • contre l’organisation des élections démocratiques ;
  • pour la transition indéterminée ;
  • contre toute réforme pouvant aider au pays d’aller de l’avant ;
  • liés dans l’insécurité, la corruption, l’inflation, la dollarisation, le monopole et les scènes de violence ;
  • liés dans tous les actes de destruction de caractères de leurs concurrents ou adversaires, etc.

En conséquence, il faut la reconciliation des haitiens pour développer Haïti, et ce développement doit passer par :

  • une prise de conscience citoyenne et nationale ;
  • un dialogue national avec les leaders politiques, la société civile, le secteur privé des affaires, etc. ;
  • l’adoption de nouvelles politiques et lois ;
  • la décentralisation et la déconcentration des services ;
  • une croissance moyenne de sorte que le pays puisse être dans top cinq des pays de la caraïbe en matière de développement économique en se misant dans l’agriculture, l’énergie, les infrastructures, l’extraction minière et le tourisme ;
  • la promotion des coopérations Sud-Sud ;
  • le développement des technologies et des infrastructures, y compris l’innovation.

En somme, l’unité nationale est le socle sur lequel est bâtie la légitimité nationaliste des hommes politiques haitiens, depuis les premières revoltes de Saint-Domingue jusqu’à l’indépendance d’Haiti. De nos jours, l’unité nationale en Haiti semble être un bouc émissaire pour dissuader les velléités contestataires et consolider le régime en place. Les stratégies destinées à consolider l’unité nationale constituent plutôt des écueils à l’intégration nationale et au vivre-ensemble. Par voie de conséquence, elles participent à la désagrégation sociale et accentuent les irrédentismes. Delà, on défend l’idée selon laquelle seul le respect des accords inclusifs, la revalorisation des héros nationaux et la maîtrise des savoirs endogènes peuvent être un début de solution pour la construction d’une réelle unité nationale haitienne. La politique d’unité nationale et de réconciliation est un ambitieux projet à portée sociale qui doit forger une identité haitienne unifiée, tout en encourageant une réconciliation entre les survivants du système actuel et ceux qui l’ont perpétré. Dans la nouvelle Haïti, il n’y a pas de place pour les esclaves quels que soient.

ÉDITEUR / ÉDITRICE

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