ISTEAH décerne deux Doctorats Honoris Causa à Ronald GABRIEL et Charles Guy ÉTIENNE

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Lors de la célébration des dix (10) ans d’existence de l’Institut des Sciences, des Technologies et des Études Avancées d’Haïti (ISTEAH), deux Doctorats Honoris Causa sont décernés à deux personnalités haïtiennes. Ces grandes figures sont monsieur Charles Guy ÉTIENNE et monsieur Ronald GABRIEL. Tandis que l’ISTEAH procédait à la collation de grades de ses étudiants au Diplôme Universitaire Propédeutique en Sciences (DUPS), au Diplôme d’Études Supérieures et Spécialisés (DESS), à la Maîtrise et au Doctorat, c’est dans la troisième section communale de Milot (Génipailler) plus précisément dans la Cité du savoir que Samuel Pierre, président de l’ISTEAH et du Groupe de Réflexion pour une Haïti Nouvelle (GRAHN), décerne un Doctorat Honoris Causa à Ronald Gabriel pour ses contributions et son engagement dans la recherche et un autre Doctorat Honoris Causa à Charles Guy Étienne pour ses contributions et son engagement dans l’éducation de qualité. Qui sont ces deux (2) modèles sur lesquels la jeunesse haïtienne peut tirer des exemples ? En quoi leurs contributions aident dans le processus du développement stratégique et opérationnel d’Haïti ?

Biographie et contributions de Ronald GABRIEL

Le président de l’ISTEAH, Samuel PIERRE, présente monsieur Ronald Gabriel comme une personnalité remarquable qui, tout au long de sa carrière, a fait preuve de vision, de constance, de persévérance, d’opiniâtreté et surtout de compétence dans ses différentes fonctions.

Ronald Gabriel est directeur général de la Banque de la République d’Haïti (BRH). Il est un amoureux des chiffres et était destiné à travailler dans la sphère économique. En effet, après des études en comptabilité, il s’est dirigé vers les sciences économiques à l’Université de Montréal où il a obtenu sa maîtrise après avoir obtenu un diplôme d’études supérieures du Centre de Techniques de Planification et d’Économie Appliquée (CTPEA) de l’Université d’État d’Haïti. Depuis, il n’a jamais trahi ses amours et n’a travaillé que dans le secteur économique. Mieux, il s’est concentré sur un secteur spécifique : le secteur bancaire dont il a aujourd’hui une fine connaissance. Car, depuis 33 ans, il contribue, avec passion, au développement de la Banque de la République d’Haïti où il offre ses services.

Au cours de cette longue période, il a été, durant douze ans, Économiste en chef de la BRH, ce qui lui a permis d’enrichir ses connaissances et sa pratique en matière d’analyse macro-économique, de politique monétaire, de finances publiques et de politiques publiques. Il a également, à titre de responsable du département de la recherche, coordonné et participé aux principales publications de la BRH, communément appelé la Banque centrale. Citons entre autres :

  • le Rapport annuel,
  • la Note de politique monétaire,
  • l’Agenda Monétaire pour la croissance et l’Emploi qui sert, depuis 7 ans, de cadre de référence pour les politiques, interventions et actions de la Banque de la République d’Haïti.

De plus, c’est à lui également qu’étaient confiés les mandats de coordonner les travaux de l’équipe technique qui conduit les discussions sur les programmes économiques et financiers avec le Fonds Monétaire International – le  FMI – et le suivi de leur mise en œuvre au nom de la Banque centrale.  

Nommé en 2014 Coordonnateur du Comité de politique monétaire, il a joué un rôle de premier plan dans la modernisation de la gouvernance de ce comité en restructurant l’organisation et le processus décisionnel.

En 2015, vient le temps de plus lourdes responsabilités. Avec un bagage imposant, il accède au Conseil d’administration de la BRH avec un mandat supplémentaire, celui de coordonner l’Institut de Formation de la Banque Centrale (IFBC) qui s’occupe de la formation continue des cadres et de l’important Programme des Lauréats, qui vise à assurer la qualité et l’excellence académique de la relève. Il devait donc gérer les partenariats de l’IFBC avec diverses institutions nationales et internationales.

Homme de vision, de réflexion et d’action, conscient de l’importance de la science et de la recherche dans la résolution des problèmes du pays, avec l’approbation du Conseil d’administration de la BRH, il crée en 2019, le Fonds BRH pour la recherche et le développement, un outil d’accompagnement essentiel pour les universités et les chercheurs du pays. Le succès des deux journées scientifiques tenues au cours du mois de mai 2023 est encourageant et laisse espérer un avenir prometteur pour ce Fonds et surtout pour la recherche scientifique en Haïti.

Toujours en 2019, voulant profiter de ses compétences et de ses expériences diversifiées, M. Gabriel a été promu au poste de Directeur général de la BRH. Nul doute que l’institution en profite tant sur le plan stratégique que managérial.

Malgré ses nombreux mandats et leur complexité, il n’hésite pourtant pas à jouer d’autres rôles au Fonds monétaire international à titre de conseiller du Directeur exécutif pour le Brésil, responsable de la circonscription dont fait partie Haïti. Parallèlement, il donne également de nombreuses consultations à des organismes nationaux et internationaux, enseigne à l’Université d’État d’Haïti, prononce des conférences et anime des séminaires dans différentes universités, écoles supérieures et centres techniques du pays.

En examinant le parcours du Directeur général de la BRH, l’ISTEAH constate que son dynamisme et sa sensibilité aux problèmes du pays datent de sa jeunesse, tout en soulignant brièvement deux faits marquants. Tout jeune, il a été secouriste à la Croix-Rouge haïtienne en vue d’aider ses prochains. En 2003, il a co-fondé l’Organisation pour le Développement Durable d’Haïti (ODDH) qui prônait la protection de l’environnement et l’assistance sociale.

Il a, par ailleurs, fait preuve d’un esprit ouvert, car il n’a pas limité son bénévolat à sa seule sphère d’activité professionnelle. En effet, il a été membre du Conseil des Amis de l’Orchestre Philarmonique de Sainte Trinité. Et, depuis 2017, il est le Représentant pour Haïti de l’UNESCO Center for Global Friendship basé aux États Unis d’Amérique.

De l’économiste débutant à l’économiste sénior qu’il est devenu, M. Gabriel maîtrise aujourd’hui les différents aspects du système bancaire en passant par le management central de la BRH. Grâce à la diversité et à la complexité des multiples mandats qu’il a remplis avec succès à la banque centrale, M. Gabriel se révèle un économiste chevronné, capable de contribuer autant à la modernisation du système bancaire haïtien qu’à la conception et à la promotion de programmes nationaux de soutien au développement économique. De par son action structurante, il contribue à l’émergence d’une nouvelle classe d’entrepreneurs en Haïti.

Eu égard à Samuel Pierre, le Fonds BRH pour la Recherche et le Développement créé par la Banque de la République d’Haïti et piloté par Ronald Gabriel a pour but de financer toute initiative de recherche jugée d’un grand intérêt pour la société. Selon la BRH et Samuel Pierre cite :

la création de ce Fonds intervient dans un contexte marqué notamment par la nécessité de renforcer la production scientifique en Haïti, laquelle est déterminante dans l’avancement de toute société et dans la prise de décisions en matière de politique publique. En effet, les avancées dans la politique publique ont montré que la formulation de solutions durables à des problèmes publics passe d’abord par l’analyse et la recherche de données scientifiques. Ceci avait eu pour effet la création de nombreux laboratoires de recherche et développement et la création de bon nombre de Think Tank dans beaucoup de pays d’Europe, d’Asie et ailleurs. De plus, les contraintes financières auxquelles font souvent face les centres et laboratoires de recherche constituent des handicaps majeurs à la réalisation de la mission dans ce secteur. À travers le financement de projets de recherche à caractère scientifique, le Fonds BRH entend renforcer l’implication des acteurs principaux dans les différents domaines d’études et de recherche pouvant faire avancer les réflexions sur les grandes questions qui concernent le développement économique et social du pays, les mutations liées aux changements climatiques, à l’économie digitale et au progrès scientifique.

Pour Samuel Pierre, le Fonds BRH pour la Recherche et le Développement a pour objectif le financement de projets de recherche scientifique sélectionnés en fonction de leur capacité à contribuer à la compréhension d’un ensemble de phénomènes socio-économiques, à l’élaboration et à la mise en œuvre de politiques publiques nationales. Il vise aussi le développement, le partage et la diffusion de connaissances scientifiques à travers tous les mécanismes possibles. Comme le précise le site du Fonds BRH, « La création du Fonds BRH pour la Recherche et le Développement se veut un appel aux universités à jouer un rôle plus proactif dans l’établissement d’un cadre conceptuel de réflexion autour des problèmes publics, pour la prise de décisions stratégiques avisées et la mise en place d’un processus de développement intégré et inclusif. »

Plus loin, Samuel Pierre fait la mention suivante : « Soyons clair sur un point : ce n’est pas le rôle d’une banque centrale de créer des fonds de recherche scientifique. C’est le rôle de l’État et des gouvernements qui les incarnent, à travers des ministères de tutelle – Ministère du commerce et de l’industrie ou Ministère de l’économie et des finances – auxquels les fonds de recherche scientifique rendent compte de leur gestion ».

Nonobstant cela, il ajoute que l’initiative constitue l’une des innovations les plus avant-gardistes et les plus stratégiques pour le développement d’Haïti. Car, aucun pays ne peut se développer sans une activité accrue de recherche scientifique à l’échelle nationale. De par Samuel Pierre, l’ISTEAH, en tant qu’université de la nouvelle Haïti, ne peut qu’applaudir à la création de ce fleuron qu’est le Fonds BRH pour la Recherche et le Développement, l’une des réalisations les plus structurantes de la BRH, que l’État haïtien devrait consolider, financer, étendre la portée et promouvoir.

Contrairement à la tendance observée dans le milieu professionnel haïtien, Ronald Gabriel a toujours travaillé dans l’unique domaine de l’économie qui est le sien et, mieux encore, dans une seule institution, la BRH. En se limitant toujours à son champ d’expertise, M. Gabriel s’est ainsi démarqué et, au regard de ses réalisations et de son cheminement, en a tiré grandement bénéfice. Il est donc comme les grands vins du monde, longuement vieillis en fûts, qui sont recommandés par les sommeliers et qui sont grandement appréciés des plus grands connaisseurs.   

Le Directeur général de la BRH, en décidant de toujours travailler et de faire ses recherches et expériences dans son champ de compétence, a ainsi fait un excellent choix. Il fait aujourd’hui partie du cercle des meilleurs experts du système bancaire haïtien. Même s’il a passé une bonne partie de sa carrière à réguler l’argent, il n’en pas fait sa religion et encore moins son Dieu.

Le parcours exceptionnel de ce pionnier qu’est Ronald Gabriel est le reflet fidèle de ses qualités. En effet, compétence, constance, persévérance, opiniâtreté, tact, réflexion et vision ont contribué à faire de lui un beau modèle à offrir aux professionnels, à la jeunesse haïtienne, particulièrement aux jeunes universitaires du pays. C’est pour toutes ces réalisations et qualités remarquables que l’ISTEAH décerne, en date du 25 aout 2023, à Ronald Gabriel ce Doctorat Honoris Causa.

Biographie et contributions de Charles Guy ÉTIENNE

Guy Étienne, comme on l’appelle souvent, est né au Cap-Haïtien d’où il a débuté ses études primaires chez les Frères de l’Instruction Chrétienne au Cap-Haïtien, puis au Collège Jonas Augustin à Port-au-Prince dans les années 1960.  Il a fait ses études secondaires au Collège Catts Pressoir jusqu’au milieu des années 1970 et par la suite il est rentré à la Faculté des sciences de l’Université d’État d’Haïti en Génie civil et en chimie. En 1978, il obtient son diplôme d’ingénieur civil et sa licence en chimie. Puis, il quitte pour la France, jusqu’en 1982, pour faire sa maîtrise en chimie à l’Université Paul Sabatier, à Toulouse.

Sur un plan plus personnel, il est marié et père de 3 enfants.

Guy Étienne n’a pas fait qu’étudier, dans sa vie. C’est un visionnaire de l’éducation qui a développé son intérêt particulier pour la science et la technologie. Mais c’est aussi un vulgarisateur scientifique.  Il se considère d’abord comme un éducateur, un didacticien des sciences, un pédagogue, avant même d’être un directeur d’école.

Il a débuté sa carrière comme enseignant de chimie au Collège Catts Pressoir où il a été lui-même élève au secondaire. Puis comme enseignant de physique avant de devenir, en 1982, Directeur du prestigieux collège Catts Pressoir.

Guy Étienne, c’est un homme de terrain et de laboratoire où il fait des expériences pour concrétiser son enseignement et faire aimer la science à ses élèves. Dans une de ses déclarations, il mentionne ceci:

« Lorsque j’ai commencé à enseigner en octobre 1974, j’ai pris la décision d’améliorer les méthodes d’enseignement en Haïti. Ceci a joué un rôle actif dans l’apprentissage des élèves, dans leur croissance et dans la confiance en eux. Ces méthodes ont évolué par rapport à leur besoin dans la société, dans le domaine scientifique et technologique. »

En 1999, il a conçu une série d’expériences de chimie pour la télévision au profit des élèves haïtiens. Tous s’entendent pour dire que ces émissions ont largement amélioré les résultats des élèves en Chimie aux examens officiels du ministère de l’éducation nationale.

Il a aussi enseigné la Didactique de la Chimie, à l’École Normale supérieure d’Haïti de 1986 à 1990. Il a agi comme Professeur-Animateur du Séminaire sur les sciences expérimentales organisé par l’UNESCO, sur L’Enseignement des Sciences Exactes et Appliquées en Haïti”. De plus, son implication est très grande et variée dans le milieu de l’éducation nationale et même internationale.

  • Il a enseigné la didactique appliquée des sciences expérimentales et de l’informatique à l’Université Quisqueya en 1996.
  • Il a été Vice-Président de la Commission Nationale Multisectorielle de Rénovation du Secondaire du ministère de l’Éducation Nationale de 1999 à 2000.
  • Il est Membre du « Learning Planet International » où il a agi comme conférencier au Festival de l’Apprendre à préparer nos jeunes pour l’après 2030.
  • Il a été conférencier au Forum de l’UNESCO à Paris en janvier 2020 sur l’Éducation à la paix : Le rôle de l’école dans la construction d’une paix durable.

Sa perspective –  comme éducateur, comme citoyen et comme directeur d’école,  –  contient trois axes :

  • Une éducation à la science et à la technologie ;
  • Une éducation à l’entrepreneuriat ;
  • Une éducation à l’implication dans le développement de la communauté.

Tout cela, en vue de favoriser une paix durable et de former des citoyens engagés envers leur communauté!

Outre ces contributions, Guy Étienne a collaboré avec de nombreuses institutions et a laissé son empreinte dans des documents d’orientation pour la formation des enseignants et des directeurs d’établissements. En effet, il a participé à l’élaboration du Guide du Directeur d’École de l’Institut Pédagogique National.

Il est membre, depuis plusieurs années, de l’Association Francophone Internationale des Directeurs d’Etablissements Scolaires (AFIDES). Il a participé comme conférencier à plusieurs colloques et congrès internationaux en éducation, notamment :

  • Le colloque international organisé en 1997 à Lausanne en Suisse par l’Association Francophone Internationale des Directeurs d’Etablissements Scolaires (AFIDES) : Le Chef d’établissement, metteur en scène du Partenariat
  • Le colloque international organisé en 1998 à Montréal au Canada par l’Association Francophone Internationale des Directeurs d’Établissements Scolaires (AFIDES) et l’Université de Montréal : Autonomie et évaluation des établissements : L’art du pilotage au temps du Changement.
  • Le colloque international organisé en 2000 par l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres de Lyon en France : Réguler, Évaluer, Décider dans les systèmes
  • Le colloque international organisé en 2000 par l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres (IUFM) de Lyon en France : Quel management dans des environnements complexes – Utilisation de l’informatique comme support de gestion d’une Institution ?
  • Le Sommet international de l’UNESCO à Paris en 2022 : Il ne suffit plus de réformer. Il est temps de transformer l’éducation.

Pour Samuel Pierre, Guy Étienne est non seulement un pédagogue et humaniste, mais aussi un vulgarisateur scientifique qui a publié des livres sur l’éducation, la science et la technologie.

  • Il a adapté le livre la « Démocratie pour tous » avec l’appui de l’Ambassade des États-Unis, en 1999. Ce livre a un impact positif dans l’apprentissage de l’éducation civique dans les écoles du pays.
  • Il a doté Catts Pressoir en 2010 d’une station sismologique qui contribue à la surveillance sismique, nationale et internationale.
  • Il a organisé des séminaires de formation au profit des Directeurs d’écoles publiques entre 2015 et 2021.
  • Il a mis sur pied en 2018 une plateforme virtuelle pour les élèves du collège Catts Pressoir pour l’enseignement à distance.
  • Il a créé le projet « Lycées connectés » pendant la pandémie, ce qui a permis de rejoindre plus de 40 % des élèves des Lycées du Grand-Sud des classes terminales, afin que les élèves puissent recevoir une éducation de qualité, indépendamment de leurs milieux socioéconomiques.

Outre son essai intitulé « Démocratie pour tous », Guy Étienne a publié plusieurs ouvrages de sciences, en Chimie notamment, au cours de sa carrière. En voici quelques-uns :

  • Chimie Classe de Troisième (1987)
  • Chimie Classe de Seconde B et C (1987)
  • Chimie Classe de Première B et C (1988)
  • Chimie Classe de Terminale C (1990)
  • Guide Pédagogique pour innover à l’école (1986)
  • Le Directeur d’école est un gestionnaire du curriculum
  • Cahier pédagogique (1990).
  • Électricité Classe de Première B et C (1994).
  • Changer les pratiques pédagogiques dans un pays du tiers-monde.

En terminant, mentionnons quelques distinctions reçues par le récipiendaire :

  • Honneur et Mérite de New-Jersey/Haïti Partners of the Americas (2005).
  • Honneur et Mérite du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (2009).
  • Honneur et Mérite de CIME 2010 – Millenium Event (2010).
  • Consacré Personnalité de l’année par Digicel Entrepreneur – Éducation Tourisme et Culture (2011).
  • Honneur et Mérite du Club Volley 2000 – Support inconditionnel à la Jeunesse (2012).

Il est à mentionner que Guy Étienne a été sollicité à plusieurs reprises pour devenir ministre et, à chaque fois, il a décliné l’invitation, pour rester fidèle à sa profession d’éducateur qui vise à favoriser l’accès à l’éducation du plus grand nombre et au développement humain durable. Samuel Pierre estime que Guy Étienne a su rester dans son rôle – li rete lan rol li – pour bien faire ce qu’il sait faire bien ! Samuel Pierre le qualifie d’une valeur très rare, trop rare chez nous, dans un pays où, trop souvent, l’on quitte sa zone de confort et de compétence pour investir d’autres champs, avec des talents qui se révèlent inexistants, des résultats qui déshonorent la nation et qui font souffrir le peuple haïtien dans sa grande majorité.

Dans ses propos, Samuel Pierre remercie Guy Étienne d’avoir su rester dans ton rôle très noble d’éducateur, de faiseur de citoyennes et de citoyens! Car, Guy Étienne avait débuté des études doctorales en France et a dû les interrompre abruptement. Et comment ? Il nous a confié ceci :

« Mon beau père avait insisté que si je ne revenais pas [en Haïti], il allait fermer le collège. Alors j’ai fait le choix, sans regret, de sacrifier mes études au profit de la formation de qualité des jeunes. J’en suis bien sûr très heureux, 41 ans plus tard. »

Pour conclure, Samuel Pierre fait la mention suivante :

Mon cher Guy, tu as fait plus qu’un doctorat. Tu es un phare pour le secteur éducatif haïtien et même au-delà, tu as montré la voie à des générations de jeunes qui ont su ainsi trouver leur chemin et devenir des citoyennes et des citoyens accomplis. Tu es un exemple vivant de citoyen engagé, intègre, dédié à son pays et à sa jeunesse, pouvant servir de modèle à toutes les personnes qui souhaitent servir leur pays hors de l’arène politique, en restant dans ton rôle d’éducateur que tu as joué avec brio, intelligence, constance et un sens élevé de responsabilité. Pour toutes ces réalisations, pour votre humanisme et vos remarquables qualités d’éducateur et de citoyen engagé, l’ISTEAH vous décerne ce Doctorat Honoris Causa.

ÉDITEUR / ÉDITRICE

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Marc-Donald VINCENT
Marc-Donald Vincent est spécialiste en gestion de projets. Il a obtenu une licence en sciences agricoles de l'Université Chrétienne du Nord d’Haïti (UCNH) en 2016, un diplôme d’études supérieures spécialisées (D.E.S.S.) en gestion des projets d'architecture et d'aménagement en 2020 et une maîtrise (M.Sc.A) en gestion de projets en 2021 de l'Institut des Sciences, desTechnologies et des Études Avancées d'Haïti (ISTEAH). Après son stage de recherche au Laboratoire de recherche en réseautique et informatique mobile (LARIM) de Polytechnique Montréal, il poursuit sa recherche doctorale en sciences de la gestion en Haïti à l'ISTEAH. Sa thèse doctorale porte sur les facteurs de succès et de sous-performance des projets publics mis en œuvre dans les pays à revenu faible et intermédiaire, cas d'Haïti. Aussi, Marc-Donald Vincent est président du Centre de Recherche Intégrée et Scientifique d’Haïti (CRISH) et du journal Le Scientifique promouvant la recherche scientifique en Haïti.
https://www.lescientifique.org