Le président du Conseil présidentiel haïtien, Edgard Leblanc Fils, a fait un brillant discours à l’ Organisation des Nations Unies (ONU) ce 26 septembre 2024, lequel n’aura aucun sens dans un an sans action célère et concrète.
En effet, d’Émile Saint Lot, en passant par Jean Bertrand Aristide, Edgard Leblanc, entre autres, les beaux discours des Haïtiens n’ont jamais eu de cesse de nous charmer et vibrer les locaux des Nations Unies, mais les actions n’ont pas toujours été au rendez-vous.
D’entrée de jeu, il nous faut dire que le président du Conseil présidentiel était extrêmement brillant dans son discours, hormis une petite légèreté protocolaire, insignifiante grâce à l’étoffe de son discours. Bref.
LE CONTEXTE HAITIEN EST PARTICULIER ET DIFFICILE
On est dans un contexte particulier, de ganstérisation territoriale, qui met le pays à genoux et c’est à l’exécutif haïtien, et à lui seul, qu’il incombe la mission d’agir pour résorber le problème ayant déjà fait des dizaines de milliers de cadavres et de traumatisés. L’exécutif aujourd’hui est bizarre ou particulier au regard de notre tradition. On a, en ce bizarre moment, une présidence conjointe, en dehors des normes constitutionnelles, sur la base d’un accord politique très peu acceptable, quoique non accepté par tous.
Le pays est invivable à cause de l’emprise des bandes armées et tout ce qui s’y trouve en pâtit, sans exception aucune.
À QUI LA MISSION OU LE DEVOIR DE GÉRER CE DÉSASTRE HAITIEN ?
Le Conseil présidentiel et la primature haïtienne ont l’impérieux devoir d’affranchir le territoire tout entier du joug des gangs armés en Haïti, de libérer le plus vite possible toutes nos routes nationales, si effectivement ils veulent organiser des élections générales à la fin de l’an prochain et passer le pouvoir à d’autres dirigeants issus d’élections, d’ici au 7 février 2026, comme prévu dans l’accord du 3 avril 2024, lequel n’ayant jamais encore été publié à date. Il faut le rappeler. Les dirigeants étatiques doivent intimer l’ordre drastique qu’il faut, et donner les moyens adéquats nécessaires aux forces de l’ordre haïtiennes pour reprendre les zones dont ils n’ont plus le contrôle depuis tantôt trois, quatre ou 6 ans. La libération du territoire est pressante et inconditionnelle et elle ne sera possible que par des bras haitiens. Il faut libérer les zones dites rouges et y rester.
Une fois les zones rouges libérées par la Police et les FADH’, les forces armées d’Haïti doivent y être cantonnées de manière permanente afin d’éviter un possible retour des groupes qui auront été chassés ou détruits et la création de nouvelles associations criminelles et terroristes.
ÉTANCHÉIFIER NOS POINTS FRONTALIERS
On ne peut sécuriser aucun territoire sans d’abord avoir le contrôle total de ses frontières, pour empêcher l’entrée des armes, des munitions et des terroristes dont les missions sont connues de tous. Et, cette noble et patriotique tâche ne doit être assumée que par une armée locale bien équipée, tenant haut son pavillon en permanence, aguerrie et hargneuse.
RENFORCER/ÉQUIPER L’ARMÉE
Il faut renforcer les forces armées d’Haïti, les équiper, en décupler la quantité de soldats et les déployer sur nos frontières et dans les 10 départements pour les besoins de l’heure et du futur trop incertain et menaçant. On ne rapatriera jamais notre souveraineté nationale sans une armée forte, attelée à sa tâche.
Encore moins, sans une éducation conçue et donnée dans une visée développementale et de prospérité à tous égards. On ne pourra non plus avoir notre souveraineté sans une économie régénérée, sans une agriculture solide, mécanisée au moins. Mais, avec le panorama sécuritaire actuel, même circuler sur le territoire devient une tâche impensable, voire parler de jardin, de culture ou d’agriculture.
DE LA PAROLE AUX ACTES
Les promesses, où qu’elles soient faites, peuvent pleuvoir, elles peuvent toujours paver nos sentiers quotidiens, mais sans des actions nous menant vers la matérialisation de ses idéaux, sans le rétablissement de la sécurité à son plus haut niveau pour que la vie reprenne chez nous, elles resteront lettre morte.
UN PAYS RÉDUIT À NÉANT
L’insécurité généralisée a vidé nos écoles, nos universités, nos quartiers, nos routes nationales, nos discothèques, nos usines, nos rizières, nos parcs sportifs, nos plages, nos hôtels, bref, le pays tout entier. On ne doit plus continuer à être les témoins inertes de notre propre destruction, à attendre que ce soient des étrangers qui agissent à notre place, alors qu’ils veulent la plupart du temps se gausser de nous .
Cessons de parler et agissons vite, et ce, pour le bien-être collectif et pour la gloire de notre incomparable histoire de peuple, forgeur de liberté et de droits humains !