Le Gouvernement d’Haïti se préoccupe beaucoup plus pour l’Ukraine que son pays

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Haïti n’est pas en guerre face à un pays étranger formellement mais sa capitale (Port-au-Prince) et les autres villes avoisinantes connaissent une insécurité et des séquences de kidnapping grandissantes. Au moment où l’on écrit cet article, ce sont des gangues qui dirigent et rançonnent Haïti par défaut. Pour parvenir à leurs fins clandestines, les puissants bandits de la métropole de Port-au-Prince et du Sud utilisent la violence, le kidnapping, la spoliation, la persécution civile, le viol des femmes, l’assassinat (de civils, journalistes, hommes d’affaires, etc.) et le rançonnage. Parcontre, c’est du jamais vu, le gouvernement d’Haïti se préoccupe beaucoup plus pour l’Ukraine en guerre contre la Russie que pour son pays qui connait une vague importante d’insécurité et de kidnapping. De nos jours, la moyenne de kidnapping s’estime à 6 kidnapping par jour seulement dans la métropole de Port-au-Prince. S’il est dit généralement que les pays n’ont pas d’amis mais seulement des Intérêts, en effet, les dirigeants Haitiens ne veulent pas reconnaître ni ce principe ni l’autre principe avançant qu’avant d’espérer aider les autres qu’il faut s’aider soi-même. Dans cet article, on va établir la relation entre l’insécurité du pays et les activités scolaires et universitaires, la relation entre l’insécurité et le transport en commun en Haïti, et enfin, pour conclure par une analyse de la prise de position du gouvernement d’Haïti dans l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Relation entre l’insécurité d’Haïti et les activités scolaires et universitaires

L’insécurité, le kidnapping et le rançonnage qui prévalent en Haïti ne sont pas sans conséquences sur les activités pédagogiques, scolaires et universitaires. En effet, cette situation est tellement vraie que de nombreux étudiants de l’Université d’État D’Haïti (UEH) sont en train de s’en dormir dans les salles de classe des facultés à cause de l’insécurité qui sévit dans la métropole de Port-au-Prince et à Martissant y compris le kidnapping constant des citoyens pauvres ou riches. D’autres étudiants et apprenants ne peuvent même pas se rendre aux écoles et facultés par peur de faire assassiner ou kidnapper.

Entre autres, il devient une habitude de la part des kidnappeurs et bandits d’attaquer en pleine journée les bâtiments de certaines écoles soit pour enlever certains élèves, soit pour rançonner la direction de l’école. En ce sens, si naturellement les écoles devraient avoir une patente et une autorisation pour fonctionner légalement dans les communes haïtiennes, de nos jours, les bandits imposent d’autres normes. Car, les directions d’écoles doivent payer les groupes armés illégaux (bandits) pour pouvoir fonctionner dans certaines zones du pays.

Relation entre l’insécurité et le transport en commun en Haïti

Le transport en commun en Haïti est peu développé au 21 ème siècle. Car, la forme la plus commune des transports en commun est l’utilisation de camionnettes peintes de couleurs vives comme les taxis appelés « tap-tap ». Ils sont nommés ainsi parce que quand un passager a besoin de s’arrêter, on tape sur le côté du véhicule et le chauffeur s’arrête généralement. Il existe également des autobus qui assurent le transport du Grand Nord et du Grand Sud à Port-au-prince (aller-retour). Toutefois, les choses ne se passent pas à la normale de nos avec l’enlèvement des autobus et voitures avec tous les passagers à bord.

Dernièrement, un autobus de la Compagnie Sans-Souci Tours a été kidnappé par des groupes armés sur la nationale #1 du pays.

Dans la péninsule Sud du pays, il est quasi impossible de traverser Martissant pour venir à Port-au-prince à cause des cas de kidnapping, vols, assassinat, viols, etc.

Des compagnies d’autobus sont obligés de payer des frais exorbitants aux bandits pour pouvoir traverser la route nationale #2 du pays, et ce mensuellement. Si non, il y aurait morts d’hommes et kidnapping. En réalité, la situation insécurité est plus difficile en provenance ou en destination du Grand Sud du pays. Certaines compagnies recoive jusqu’à 300 dollars américains par tierce personne (de la diaspora) pour leur traverser à Martissant puisqu’elles doivent payer les bandits pour ce faire. Ceci montre l’absence de l’État qui ne fait rien pour arrêter cette hémorragie et ce mauvais précédent.

Prise de position du gouvernement d’Haïti dans l’invasion de l’Ukraine par la Russie

Alors que le gouvernement d’Haïti peine à trouver des solutions pour freiner l’insécurité et le kidnapping qui gangrènent le pays, il a réagi à l’invasion russe de l’Ukraine ce jeudi 24 février 2022 à travers une note de presse. Dans cette dernière, le gouvernement haïtien exprime sa profonde préoccupation face au développement de la situation sur les frontières de l’Ukraine. Il exhorte les parties concernées à agir avec retenue et éviter de s’engager dans des actions susceptibles de déstabiliser la région, menacer la paix et affecter le commerce mondial. Ainsi, le gouvernement haïtien lance un appel pour que les efforts diplomatiques s’intensifient en faveur de la solution pacifique et au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale. Plus loin, dans la note, la République d’Haïti réaffirme son attachement aux normes et principes du Droit international et au respect de la Charte des Nations Unies, seules capables de garantir la paix et la sécurité mondiale.

À noter que le gouvernement de la République d’Haïti n’a jamais exprimé sa profonde préoccupation face au développement de la situation à Martissant, Croix-des-Bouquets et autres. Pourtant, ce même gouvernement semble avoir une observation dirigée sur la situation qui sévit en Ukraine. Ainsi, il avance sa profonde préoccupation face à ce qui passe en dehors du pays.

CONCLUSION

C’est une situation qui devrait être préoccupante pour tout gouvernement, hommes d’État, leaders politiques, organisations syndicales et société civile. Malheureusement, la situation actuelle semble rentrer dans une dynamique de lutte pour la mainmise ou la prise du pouvoir haïtien. Ceci dit que cette crise serait orchestrée par des citoyens hauts gradés de l’État ou ceux ayant la velléité de prendre les reines du pouvoir. Ainsi, la résolution de cette crise n’intéresse ni les autorités publiques, ni le Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH) qui devrait faciliter le renforcement des institutions haïtiennes.

En guise que le BINUH renforce les institutions haïtiennes, ces dernières semblent rendre le BINUH extrêmement inefficace au point qu’il ne peut pas même rapporter à l’ONU la situation insécuritaire extrême du pays par peur d’une perception d’échec de l’ONU en Haïti.

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