Est-ce qu’Haïti peut reconnaitre l’indépendance de Donetsk et Lougansk ?

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Est-ce qu’Haiti peut reconnaître l’indépendance des territoires Donetsk et Lougansk ? En préambule, pour une bonne franche du peuple haïtien, ce sont des malandrins politiques qui dirigent actuellement Haïti et qui n’ont pas d’intégrité ni moralité ni idéaux. Les questions se posent actuellement sur la capacité des dirigeants d’Haïti à suivre l’exemple tracé par les héros bâtisseurs d’Haïti (Toussaint Louverture, Jean Jacques Dessalines, Henry Christophe, Alexandre Pétion, etc.) qui ont su librement reconnaître l’indépendance des nouveaux États en Amérique latine, en Europe et qui ont surtout vulgarisé le courant de la liberté des peuples colonisés. De nos jours, est-ce qu’Haiti peut prendre ces décisions unilatérales de maintenir des principes d’auto-détermination des peuples ? Est-ce que les autorités haïtiennes actuelles ne préfèrent pas trahir l’idéal de la première nation nègre libre du monde afin de plaire aux États-Unis d’Amérique qui semblerait n’aident pas Haïti à se développer structurellement et durablement ? Pour la petite histoire, malgré sa pauvreté actuelle, Haïti est un État anticolonialiste, anti-esclavagiste et antiraciste qui a toujours pris parti pour l’indépendance et la décolonisation des pays dès le lendemain de la proclamation de son indépendance le 1er Janvier 1804. Haïti a été perçue comme un mauvais exemple de liberté après la bataille qu’elle a remportée sur la plus grande armée de l’époque (Armée française). Son indépendance n’a pas été reconnue pendant des décennies par les puissances impérialistes de l’époque (France, Angleterre, etc.). Les États-Unis d’Amérique à peine indépendants ne la reconnaissait pas également pendant plusieurs décennies. Ainsi, Haïti apportait son aide à Simon Bolívar qui, sur le continent latino-américain pour mener la guerre contre la domination espagnole. En 1815, Haïti lui offre l’hospitalité et c’est à partir de l’île que l’année suivante, le Libertador va repartir à la conquête du continent.

Il est à mentionner c’est le dimanche 1er janvier 1804 que la partie occidentale de l’île de Saint-Domingue devient indépendante au terme d’une longue et meurtrière guerre de libération. L’ancienne colonie française devient le premier État noir des Temps modernes et le deuxième État indépendant des Amériques (après les États-Unis). Elle adopte pour l’occasion le nom que lui donnaient les Indiens Taïnos avant l’arrivée de Christophe Colomb : Haïti.

CONTRIBUTION D’HAITI DANS LA LIBÉRATION DE l’AMERIQUE LATINE

La première république noire dans sa lutte pour l’indépendance sud-américaine, a été considérée comme l’une des premières fissures dans les rapports historiques entre Haïti et l’Amérique Latine, en dépit de l’argument du libertador, selon lequel il voulait d’abord unir l’Amérique colonisée par l’Espagne et, ensuite, étendre cette union aux autres pays du continent. Par rapport à Haïti, l’Amérique Latine oscillera au cours de son histoire entre ces deux forces : d’une part, l’« imposition » nord-américaine d’exclure Haïti et de nier son existence et son histoire ; d’autre part, sa reconnaissance envers le premier pays libre de la région (le frère ainé) qui s’est montré solidaire d’elle et ce, contre les puissances colonialistes de l’époque. Il s’agit d’une généalogie contradictoire de la vision de l’Amérique Latine au sujet d’Haïti. Haïti a été à l’avant-garde de la décolonisation en Amérique latine. Francisco de Miranda, le leader et le précurseur de l’Indépendance du Venezuela, y était venu solliciter son concours en 1806. Il était reçu officiellement par le Général Magloire Ambroise à Jacmel. C’est là qu’il avait créé le drapeau de la République fédérale de Grande Colombie regroupant le Vénézuéla, l’Équateur et la Colombie. Au jaune de l’Espagne, il avait surmonté les bandes horizontales bleue et rouge du drapeau historique de la République d’Haïti. A son départ, il avait reçu une aide considérable en conseils, stratégies, hommes, armes et munitions de la part de l’Empereur Jean-Jacques Dessalines. Sous le gouvernement de Pétion, Haïti a aidé aussi des pays de l’Amérique espagnole à se libérer de leur Métropole. Après que Ferdinand II, réhabilité par la Sainte Alliance (pacte de fraternité et d’assistance mutuelle conclu le 26 septembre 1815 entre les Souverains de Russie, d’Autriche et de Prusse contre la France vaincue), a déversé ses troupes en Amérique latine, la situation pourrit au Venezuela. Trahi et vaincu, Simon Bolivar était rentré en Haïti après un refuge à la Jamaïque. Il a été chaleureusement accueilli aux Cayes avec ses partisans par le Général-Commandant Marion. Le Président Anne-Alexandre Sabès dit Pétion, malgré les nombreuses difficultés économiques de l’Ouest, a reçu le libérateur Simon Bolivar en 1816 à Port-au-Prince. Il lui a fourni 41000 fusils, des armes, des munitions et une presse à imprimer. Simon Bolivar, son état-major et les autres soldats de la flotte révolutionnaire laissent Haïti le 10 avril 1816 accompagnés de plusieurs volontaires haïtiens. Car le Président Pétion avait accordé à Simon Bolivar le droit de recruter des volontaires en Haïti pour renforcer ses troupes avec pour conditions de taire son nom et de libérer tous les esclaves. Après une attaque soldée par un échec à Caracas, Simon Bolivar retourne à Port-au-Prince où il a bénéficié à nouveau de l’aide de Pétion en armes et en munitions pour une nouvelle expédition (bataille de Boyaka ) qui conduira à la défaite de l’armée impériale espagnole et à l’Indépendance de la République fédérale de Grande Colombie proclamée le 17 janvier 1819 avec pour Président Simon Bolivar et pour vice-Président Francisco de Paula Santander. En 1930, après la mort de Simon Bolivar, cette République fédérale fut cindée en trois pays : Colombie, Équateur, Venezuela. En 1903, les Etats-Unis d’Amérique séparèrent Panama et son canal de l’actuelle Colombie. L’aide d’Haïti à l’Amérique latine a joué un rôle important dans la vie de peuples libres et indépendants des habitants de cette région. Deux cents (200) ans après, le Venezuela et l’Équateur par exemples, qui font partie des grands pays du Monde. De nombreux soldats haïtiens sont morts en combattant pour l’Indépendance des États-Unis à Savannah. A cet effet, un hommage a été rendu en 2007, à Savannah (Georgie, État du sud-est des États-Unis d’Amérique), à plusieurs combattants originaires d’Haïti, entre autres, Henri Christophe, Jean-Baptiste Chavannes, Jean-Louis Villatte, André Rigaud, etc. à travers un monument-souvenir, érigé à la mémoire des héros haïtiens qui ont participé à la bataille de Savannah. A noter aussi que la ville de Saint-Marc dispose d’une rue dénommée Savannah. Le 28 février 1806, les États-Unis décrètent un blocus contre Haïti. De riches planteurs américains avaient auparavant contribuer à financer l’expédition française pour mater ce qu’ils percevaient comme une révolte d’esclaves. L’Amérique a refusé de reconnaître l’indépendance d’Haïti jusqu’en 1862. Le président Andrew Johnson a suggéré d’annexer l’île pour renforcer son influence sur l’Europe des Caraïbes. Haïti fut, en conséquence, mise en quarantaine par les puissantes nations. Mettant l’emphase sur cet isolement prononcé et permanent, il faut noter que : « … Haïti peut être vue comme une victime de l’isolement international tant au niveau politique qu’économique. Les puissances coloniales et les États-Unis d’Amérique, n’acceptant l’existence d’une république nègre ou craignant des révoltes similaires sur leurs propres plantations sur lesquelles l’esclavage était de rigueur, avaient évité toutes relations avec Haïti. Quant à la France, elle exerçait une menace et une pression intense sur Haïti. En ce qui a trait au dossier de l’indemnité l’Ordonnance royale du 17 avril 1825. La nation se sentit blessée dans sa fierté. L’isolement international du nouvel État, qui a représenté un traumatisme pour les puissances coloniales européennes, mais aussi pour les États-Unis, où le gouvernement de Jefferson craint pour l’unité fragile entre le Nord et le Sud. La peur de la contagion révolutionnaire en Martinique, mais aussi dans l’île de la Trinité (actuellement Trinidad). Les conspirations ou révoltes internes sont interprétées comme des complots fomentées par l’État caribéen indépendant.

CONTRIBUTION D’HAITI DANS LA LIBÉRATION DE LA GRÈCE

Haïti fut le premier pays à reconnaître la révolution de la Grèce en 1821. En pleine lutte pour leur indépendance et abandonnés par les Européens, les révolutionnaires grecs demandèrent en 1821 de l’aide au président d’Haïti de l’époque, Jean-Pierre Boyer, pour libérer leur Patrie sous occupation turque depuis 1453. Le président Boyer, en dépit des problèmes budgétaires liés aux dépenses du pays pour aider les départements du Cibao et de l’Ozama (l’actuelle République Dominicaine) qui venaient d’être incorporées à la République, leur envoya 25 000 sacs de café, le pétrole de l’époque. La vente de ce produit permit aux Grecs d’acheter des armes pour mener leur combat pour leur liberté et leur indépendance nationale. En somme, Entre 1821 et 1832, les révolutionnaires grecs ont mené des guerres contre l’Empire ottoman, qui occupait la plupart de la Grèce depuis 1453. Sans argent, armements et l’aide de leurs voisins européens, les révolutionnaires grecs ont décidé de demander l’aide d’une petite nation. Une nation très loin de la leur, qui était non seulement célèbre pour sa propre révolution réussie; pour avoir vaincu les armées puissantes de l’Espagne, la Grande-Bretagne et la France pour obtenir la liberté, mais aussi en raison de sa politique d’ouverture des bras à tous les territoires qui luttent pour l’autodétermination: Haïti.

Quelle est l’origine de cette histoire d’indépendance des territoires de Donetsk et Lougansk ?

D’abord, il faut retenir que cette situation rentre dans une bataille géopolitique, car les territoires de Donetsk et Lougansk sont stratégiques pour la Russie. À l’issue d’un discours de plus d’une heure en direct à la télévision, Vladimir Poutine, le président russe, a reconnu l’indépendance des républiques séparatistes pro-russes de Donetsk et de Lougansk dans l’Est de l’Ukraine. Il a ordonné à l’armée russe d’y entrer pour dit-il “maintenir la paix dans ces territoires”. Si ces régions ont été ciblées par Vladimir Poutine, c’est d’abord parce qu’elles ont une frontière directe avec la Russie. Ces deux “républiques” sont situées tout à l’est de l’Ukraine.

Par la suite, ce 23 février, Denis Pouchiline, président de la République populaire de Donetsk, et Andreï Tourtchak, vice-président du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe), tiennent une conférence de presse, deux jours après la reconnaissance par Vladimir Poutine des républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk. Le président russe avait dans la foulée signé des «accords d’amitié et d’entraide» avec les deux républiques du Donbass.

Les «républiques populaires» de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL), dans la région du Donbass, ont été autoproclamées en 2014, à la suite de deux référendums. Ces deux régions pro-russes avaient fait sécession de l’Ukraine, après l’annexion de la Crimée par la Russie et la mise en place d’un nouveau gouvernement pro-européen en Ukraine. Les séparatistes souhaitant un rapprochement avec la Russie, pas avec l’Union européenne et l’Otan. C’est ce qui a entraîné une révolte sociale devenue une insurrection armée, soutenue par Moscou. Les deux entités ne sont reconnues ni par les Etats-Unis, ni par l’Union européenne, ni par l’ONU. Et jusqu’à hier, elles n’étaient pas non plus reconnues par la Russie, préférant rester neutre officiellement, tout en continuant à tirer les ficelles, au prétexte de protéger les populations russophones. Les deux entités séparatistes sont considérées comme des entités «terroristes» par l’Ukraine. Plus de 3 millions de personnes vivent dans ces régions bordant la frontière avec la Russie. La plupart sont russophones, mais toujours citoyens ukrainiens. La Russie a délivré près de 800 000 passeports russes aux habitants de la RPD et de la RPL, leur accordant également la citoyenneté russe, permettant de justifier des actions militaires pour les défendre. Les accords de Minsk, signés sous une médiation franco-allemande en 2015, ont officiellement mis fin aux affrontements entre l’armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes. Mais les violations du cessez-le-feu se sont poursuivies, jusqu’à l’escalade de février, les deux parties s’accusant mutuellement d’attaques sur des populations civiles. En reconnaissant les deux entités séparatistes, Vladimir Poutine entrave les accords de Minsk, et fait planer la menace d’une avancée de la ligne de front vers l’Ouest, pour englober les deux régions administratives de Donetsk et Lougansk, encore en grande partie sous contrôle de Kiev.

Quelle est l’activité économique de ces deux territoires de Donetsk et Lougansk ?

La région du Donbass – conjonction du nom du fleuve Don et du mot «bassin» – est un bassin minier et métallurgique. Les deux villes de Donetsk et de Lougansk sont au cœur de ce bassin. La première étant la plus grande ville du bassin minier riche en sel, la seconde, une ville industrielle riche en charbon. L’Est de l’Ukraine est également une grande région productrice de blé.

Quelle serait la réaction d’Haïti connue comme un pays véhiculant les idéaux de la liberté dans l’affaire des territoires de Donetsk et Lougansk ?

Haïti fait face de nos jours à des problèmes sociopolitiques et économiques très difficiles. Mais, elle a toujours fait face à ces problèmes difficiles surtout après son indépendance où les puissances de l’époque l’ont écartée de la scène internationale. Pourtant, Haïti a toujours trouvé un moyen d’aider les autres pays en quête de liberté. Donc, la crise que connaît Haïti n’a jamais influencé sa position contre la colonisation et les puissances impérialistes. Entre autres, le problème tient lieu du fait que les autorités actuelles entretiennent de très bonnes relations personnelles avec les États-Unis d’Amérique, la France, l’OEA, l’ONU… Malgré que le peuple haïtien aurait aimé que le pays reconnaisse l’indépendance des territoires de Donetsk et Lougansk, le momentum diplomatique ne joue pas en faveur des intérêts mesquins des autorités haïtiennes actuelles installées par les États-Unis d’Amérique suite à l’assassinat du président haïtien, Jovenel MOÏSE.

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Est-ce qu’Haïti peut tirer profit de cette guerre entre la Russie et l’Ukraine

En diplomatie internationale, le malheur de l’un peut faire le bonheur de l’autre. Le blocus maritime de 1803 imposé par l’Angleterre avait facilité la révolution haïtienne au détriment des convoies de l’armée française. En suite, les deux guerres mondiales ont favorisé aux États-Unis d’Amérique de devenir une grande puissance et d’établir leur hégémonie mondiale. Ceci dit qu’Haiti peut profiter de cette guerre pour rétablir son armée et mettre en œuvre les processus de développement endogène du pays.

Voici la note du gouvernement haïtien en conséquences après la publication de l’article 👇

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