Des flibustiers venant des États-Unis d’Amérique seraient dans la péninsule de la Grand’Anse d’Haïti depuis jeudi 10 mars 2022 a appris Le Scientifique. Existent-ils encore des neo-flibustiers dans le monde ? Sont-ils vraiment déjà présents en Haïti ? Que rechercheraient ces flibustiers en Haïti ? Pétrole, uranium, métaux précieux (or, argent, cuivre, etc.) ? Pour l’instant, le peuple spécule alors que le gouvernement et la presse se taisent sur devoir devoir d’informer le peuple haïtien et la communauté internationale. Par ailleurs, il n’est jamais un secret pour un citoyen vivant en Haïti que les médias traditionnels et l’État haïtien se comportent comme des irresponsables en termes de gestion territoriale. La notion de reddition de compte et le droit à l’information du citoyen d’Haïti passent en second plan ou dans les oubliettes de la République.
C’est quoi un flibustier ?
Les flibustiers étaient des marins qui avaient ou non des « lettres de marque ». Ils se livraient à des expéditions à but lucratif et leur activité est généralement tolérée par les pouvoirs. Ils sont surtout présents dans le bassin caribéen aux xvie et xviie siècles, qui devient alors un haut-lieu de la flibuste. Plus précisément, la flibuste caribéenne connaît son âge d’or au xviie siècle avec en particulier la constitution de véritables enclaves flibustières dans l’archipel. Avec la fin de la piraterie dans les Caraïbes, le terme tomba en désuétude au xviiie siècle pour ressusciter au milieu du xixe siècle et désigner des citoyens américains fomentant des insurrections en Amérique latine. Il désigne alors un « corsaire des îles d’Amérique ». À partir du xviii e siècle, son sens évolue pour prendre celui d’un homme malhonnête, d’un escroc.
Histoire des flibustiers
Les flibustiers se composent d’aventuriers français, hollandais , belges et anglais exilés aux Antilles à partir du début du xviie siècle pour fuir les guerres civiles ou la persécution religieuse en Europe et la pression économique des autorités royales. La plupart s’installent sur l’Île de la Tortue, au large d’Hispaniola (Haïti). Disputée par les Anglais, les Hollandais, les Espagnols et les Français, cette île servait d’escale et de port de ravitaillement aux contrebandiers et aux corsaires des Caraïbes. Au début du xviie siècle, elle était sous l’autorité du Français Pierre Belain d’Esnambuc, qui avait fondé la Compagnie de Saint-Christophe, devenue la Compagnie des îles d’Amérique en 1635. Chassé par les Espagnols de l’Île Saint-Christophe, Belain d’Esnambuc s’empara avec ses compagnons français et anglais de l’île de la Tortue et en expulsa les Espagnols en 1627. Il fut rejoint plus tard par des Hollandais chassés de l’île Sainte-Croix et par une centaine d’Anglais chassés de Niévès. Rapidement, les aventuriers qui vivaient sur l’île de la Tortue décidèrent de mener des actions en mer. Ils devinrent les premiers flibustiers.
En 1630, les Espagnols reprirent l’île avant de la céder aux Anglais, qui la renommèrent Isle of Association. Le gouverneur en place laissait les corsaires de toutes nationalités s’y ravitailler. En 1640, le gentilhomme français huguenot, François Levasseur, ex-capitaine de la marine royale, reprit l’île de la Tortue aux Anglais après s’être fait remettre par le gouverneur de Saint-Christophe une « commission », c’est-à-dire une lettre de marque engageant l’autorité royale, bien que la France fût en paix avec l’Angleterre. Nommé gouverneur de l’île, Levasseur accordait des autorisations aux aventuriers pour piller les navires Espagnols. L’aspect officiel des opérations menées par les flibustiers est à l’origine de leur statut ambigu, à mi-chemin entre le corsaire et le pirate. Si certains d’entre eux pouvaient faire valoir qu’ils avaient reçu une commission des autorités royales, cette autorisation n’était pas toujours valide : celui qui l’attribuait n’en avait pas toujours le pouvoir, et le gouvernement du royaume n’était pas toujours informé de la mission exécutée en son nom.
Pendant un siècle, à bord de leurs bateaux, les flibustiers s’en prendront aux navires espagnols, prétendant agir au nom des intérêts de leurs pays respectifs. Mais alors que la population de l’île de la Tortue se renforçait avec l’arrivée de boucaniers de Saint-Domingue et de colons européens, notamment des protestants, les événements politiques provoquèrent une évolution brutale dans leur histoire. La rivalité entre les puissances européennes au début du xviiie siècle, puis le règlement de la succession d’Espagne qui installa un monarque français sur le trône d’Espagne contribua au déclin de la flibuste. Ses représentants furent alors condamnés à s’engager dans une activité légale ou à devenir des pirates.
Expulsés par les Espagnols de la Tortue, une partie des flibustiers se réfugia à Saint-Domingue, à Cuba et sur les côtes d’Amérique centrale. À partir de 1659, ils sont nommément cités par le gouverneur de la Jamaïque. Affaiblis par le retour en Angleterre des navires de guerre, les autorités anglaises durent en effet faire appel aux flibustiers pour renforcer leur défense. Ceux-ci enrôlèrent alors un grand nombre de soldats anglais qui refusaient de s’installer sur l’île comme planteurs. Là encore, les commissions dont ils faisaient état provenaient de sources officielles, mais avaient été attribuées dans des conditions douteuses, en fonction du contexte politique. L’un de ces flibustiers, Jérémie Deschamps seigneur du Rausset, ancien compagnon de Levasseur, avait obtenu à la fois des commissions françaises et anglaises. Ayant repris l’île de la Tortue au nom des autorités anglaises en 1660, il remit à des flibustiers des commissions en son propre nom, ce qui entraîna sa destitution par le gouverneur de la Jamaïque. Du Rausset décida alors de gouverner l’île en vertu de sa commission française, s’affranchissant ainsi de la tutelle anglaise.
En 1664, toutes les colonies françaises d’Amérique sont placées sous l’autorité de la Compagnie des Indes occidentales créée par Colbert. Le nouveau gouverneur nommé à la Tortue, Bertrand d’Ogeron, décide de régulariser les activités des flibustiers et parvient à leur imposer de venir lui présenter leurs butins. Il continue néanmoins à attribuer des commissions aux flibustiers qui combattent les Espagnols. C’est à partir de cette date que des personnages comme le Français François l’Olonnais et le Gallois Henry Morgan marquent l’histoire de la flibuste. Protégés par les gouverneurs des colonies de leur pays (la Tortue pour l’un, la Jamaïque pour l’autre), ils réunissent de véritables flottes pour attaquer les possessions espagnoles. Avec l’entrée en guerre de l’Angleterre contre les Provinces-Unies, des flibustiers britanniques s’en prennent aux intérêts hollandais.
Quelle serait cette histoire de flibustiers en Haïti en plein 2022 ?
Les informations font croire que des bateaux et hélicoptères sont campés du côté de Dame Marie, Abricots et Corail dans le département de la Grand’Anse. D’après des gens de la zone qui disent ne pas pouvoir prendre des vidéos et photos sous pression des envahisseurs, les flibustiers sont des plongeurs bien équipés qui explorent ou exploitent le sous-marin haïtien. Est-ce une réalité ? La revue continue de mener ses enquêtes pour découvrir la vérité.
Entre autres, certains citoyens estiment que la présence de ces gens équipés s’explique par des essais de tremblement de terre qu’ils sont en train d’effectuer dans le Grand Sud. D’autres lient ces essais dans le cadre d’une exploration de pétrole et mines. Qu’en est-il réellement ?
Est-ce que cette affaire est liée à des cables sous-marins ?
Nous pensons à tort que nos smartphones, ordinateurs et autres machines informatiques sont reliés les uns aux autres en passant par des connexions satellitaires, par des ondes hertziennes, ou encore par du wifi. Mais qu’elles soient du domaine grand public ou pour assurer les activités de n’importe quelle entreprise dans le monde, la quasi-totalité de nos communications électroniques, y compris nos échanges vocaux par mobiles, dépendent à 99% des câbles sous-marins. En conséquence, le mouvement des soi-disants flibustiers en Haïti peut s’expliquer également en fonction de cette menace de la Russie de couper les cables en Europe.
Est-ce que les États-Unis d’Amérique sont en train de donner une alternative en installant des cables sous-marins sous la mer d’Haïti ?
Pour l’instant, on n’en sait rien. Tout reste à confirmer. Cependant, on se demande, par curiosité, pourquoi l’État haïtien et la presse haïtienne se taisent sur cette affaire aussi importante. Ont-ils d’autres intérêts particuliers ? D’après certaines informations, ces flibustiers seraient en train d’exploiter le gaz de schiste.
Le gaz de schiste, également appelé gaz de roche-mère (ou plus rarement au Québec « gaz de shale »[1]), est un gaz naturel contenu dans des roches marneuses ou argileuses riches en matières organiques, roches qui peuvent avoir une structure litée de schiste[a]. Contrairement au gaz naturel conventionnel qui est retenu dans une roche perméable permettant une exploitation facile, le gaz de schiste est piégé dans les porosités d’une roche rendue imperméable par l’argile qu’elle contient. L’extraction du gaz de schiste, particulièrement difficile, nécessite le recours systématique aux techniques combinées du forage dirigé et de la fracturation hydraulique à grands volumes particulièrement coûteuses. Les roches-réservoir contenant du gaz de schiste peuvent aussi contenir de l’huile de schiste (pétrole), mais dans des proportions beaucoup plus faibles.
L’exploitation à grande échelle du gaz de schiste a démarré au cours des années 2000 lorsque le prix des hydrocarbures s’est établi durablement au-dessus d’un seuil élevé en relation avec la stagnation de la production du pétrole et du gaz conventionnel et la croissance de la consommation énergétique mondiale. Ces prix ainsi que les avancées dans le domaine des techniques d’extraction ont permis de financer les investissements très importants nécessaires pour permettre la mise en production de nombreux puits aux États-Unis. Ce pays a joué un rôle de pionnier dans la mise en exploitation de cette nouvelle ressource : le gaz de schiste y représentait en 2012 une proportion importante du bouquet énergétique, mais en 2013 sa progression s’est interrompue, les investissements ont chuté et les prix du gaz ont nettement remonté. Grâce au gaz de schiste les États-Unis sont passés en 2012 du 4e au 6e rang dans le classement des importateurs nets de gaz naturel et dans l’avenir pourraient, selon certaines prévisions, redevenir un exportateur net d’énergie.